Louvois. Intuition et certitude du général Irastorza
Le 25 juin dernier, la commission de la défense de l’Assemblée nationale auditionnait le général Elrick Irastorza (2s), chef d’état-major de l’armée de terre de 2008 à 2011. Unique sujet traité : le logiciel Louvois. Cette audition est passée relativement inaperçue. Pourtant elle mérite d’être examinée avec attention, notamment parce que cet ancien cadre supérieur militaire, qui n’a jamais mâché ses mots, évoque lors de celle-ci un sujet "inflammable", le moral des armées.
« Le projet Louvois s’inscrivait dans une réforme d’ensemble a priori rationnelle, mise à mal aujourd’hui par des dysfonctionnements qui ont fait passer l’armée de terre du statut de bénéficiaire potentiel d’un système novateur à celui de victime impuissante de l’instabilité d’un calculateur. Celui-ci est sans doute très complexe, mais je ne peux que constater le résultat.
Quelles sont mes préoccupations pour l’avenir ? Faute d’éléments actuels, je ne suis pas en mesure d’apprécier ce qu’il convient de faire mais j’ai une intuition et une certitude. Mon intuition est que si l’on ne sait vraiment pas où l’on va avec ce calculateur, alors autant revenir à la situation antérieure. C’est ce que propose le chef du contrôle. Ma certitude est que cette affaire laissera des traces. Responsable de la préparation opérationnelle des forces, du recrutement, de la formation et de la gestion de ses hommes mais aussi de leur discipline, de leur moral et de leurs conditions de vie, les chefs militaires vont se montrer de plus en plus réticents à accompagner loyalement des réformes aux contours mal assurés ».
« Le projet Louvois s’inscrivait dans une réforme d’ensemble a priori rationnelle, mise à mal aujourd’hui par des dysfonctionnements qui ont fait passer l’armée de terre du statut de bénéficiaire potentiel d’un système novateur à celui de victime impuissante de l’instabilité d’un calculateur. Celui-ci est sans doute très complexe, mais je ne peux que constater le résultat.
Quelles sont mes préoccupations pour l’avenir ? Faute d’éléments actuels, je ne suis pas en mesure d’apprécier ce qu’il convient de faire mais j’ai une intuition et une certitude. Mon intuition est que si l’on ne sait vraiment pas où l’on va avec ce calculateur, alors autant revenir à la situation antérieure. C’est ce que propose le chef du contrôle. Ma certitude est que cette affaire laissera des traces. Responsable de la préparation opérationnelle des forces, du recrutement, de la formation et de la gestion de ses hommes mais aussi de leur discipline, de leur moral et de leurs conditions de vie, les chefs militaires vont se montrer de plus en plus réticents à accompagner loyalement des réformes aux contours mal assurés ».
