François Cléret

"Il a vu tant de monde. Sa vie est un roman !". L'exclamation s'adresse à des personnages. C'est-à-dire à des hommes ou des femmes dont l'histoire personnelle est une construction d'aventures. Ainsi François Cléret, qui vient de disparaitre à l'âge de 96 ans à Paris.
Né en février 1918 en Indochine, ce fils d'un dentiste militaire choisit la médecine et termine ses études à Hanoï alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Opposant déclaré au régime de Vichy, il renseigne les Américains alors que les Japonais occupent le Tonkin. Et sauve des pilotes US abattus. Fait prisonnier en 1945 par les Japonais, il est torturé. Après sa libération, il devient l'émissaire durant quelques mois, du général Leclerc auprès de Ho Chi Minh. Puis rentre en métropole. Qu'il quitte pour Madagascar. Où il rencontre le sultan Mohammed V exilé avec une partie de sa famille dont son fils aîné, qui deviendra roi du Maroc sous le nom d'Hassan II. Il passera treize ans auprès de la monarchie. En 1967, médecin personnel du souverain chérifien, il quitte clandestinement le pays. Détenteur de secrets, petits et grands, il soupçonne le roi Hassan II de vouloir l'éliminer. Parmi ces secrets, l'affaire Ben Barka. Plus tard, en 2000, François Cléret racontera dans un ouvrage Le cheval du roi (Les presses du Midi) que Mehdi Ben Barka, chef de l'opposition marocaine, enlevé à Paris le 20 octobre 1965 avec la complicité de policiers français, avait été tué accidentellement, dans une villa de la région parisienne, par le général Oufkir (futur ministre de l'intérieur et de la défense du royaume) alors que les deux hommes se battaient. François Cléret était commandeur de la Légion d'honneur.

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