samedi 18 octobre 2014

Manifestations de policiers en Algérie


Cette semaine, des centaines de policiers ont participé à des manifestations inédites à Alger (assiégeant la palais présidentiel) et à Ghardaïa afin d’exprimer leur solidarité avec des collègues blessés lors de heurts avec des manifestants dans le sud de l’Algérie, région en proie depuis plusieurs mois à des violences communautaires. Près de 10.000 policiers et gendarmes sont déployés depuis le mois de mars à Ghardaïa, ville de 400.000 habitants dont 300.000 Mozabites, mais ces forces de sécurité  ne parviennent pas à empêcher les violences. Ces heurts communautaires dans la région de Ghardaïa ont fait une dizaine de morts au cours des derniers mois, tandis que des centaines de maisons et de magasins, appartenant en majorité à des Mozabites, ont été pillés puis incendiés. De nombreux différends, en particulier d'ordre foncier, sont à l'origine de ces heurts entre Arabes et Berbères qui cohabitent depuis des siècles dans la ville.
Crédit : Dilem, Liberté
Au-delà, ces manifestations d'un pilier du régime posent beaucoup de questions sur sa solidité. Où est Abdelaziz Bouteflika, qui vient d'entamer son quatrième mandat ? Jusqu'à quand un pays peut-il être dirigé par un président invisible ? Où les luttes de pouvoir le conduiront-elles ? Toutefois ces images inédites de policiers en colère ne marqueraient-elles pas le début de "quelque chose d'indéfini" en Algérie ?