La destinée de l’adjudant-chef Toplitsch
Le général (2s) Philippe Sommaire est prêt. A 17h15, dans trente
minutes, cet ancien commandant en second du Corps européen remettra, sur le
front des troupes, la cravate de commandeur de la Légion d’honneur à un ancien
sous-officier de la Légion étrangère. Nous sommes le 13 juillet dernier à
Strasbourg, sur la place de la République, où l’on s’apprête à célébrer la Fête
nationale, en présence du nouveau gouverneur militaire de la capitale
alsacienne et sous la présidence du préfet de région. Le drapeau du Régiment de
marche du Tchad est là.
Il est 16h50, le portable de Philippe Sommaire vibre. Il le
sort de sa poche. Au bout du fil, la fille de l’adjudant-chef Hermann
Toplitsch, effondrée, lui apprend que son papa vient de décéder. Alors qu’il s’habillait.
Cet ancien de la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), âgé
de 94 ans, était titulaire de 10 citations (2 palmes) et avait été blessé à
deux reprises en Indochine en 1951 et 1952. Mais c’est en temps de paix que ce
légionnaire avait été le plus grièvement atteint. En 1964, en Allemagne, lors d’un
accident avec sa Jeep. Il avait dû être amputé d’une jambe.
Dans deux jours, l’adjudant-chef Toplitsch (né autrichien)
sera enterré à 14h à Fegersheim, à l’église Saint-Armand d’Ondheim (Bas-Rhin).
Devant le cercueil, le général Sommaire qui prononcera l’éloge funèbre, a prévu
de placer sur un chevalet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur qu’il
n’a pas pu lui remettre.