Alice Guitton va diriger la DGRIS


Enarque, diplômée en histoire de l’art, en philosophie, Alice Guitton, 41 ans, vient d’être nommée à la tête de la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées. Si les femmes militaires sont encore peu nombreuses à prendre des étoiles, les femmes "civiles", elles, occupent, de nombreux postes de responsabilités, à commencer par Florence Parly, la ministre, Geneviève Darrieusecq, la secrétaire d’Etat, mais aussi avec Anne-Sophie Avé, directrice des relations humaines du ministère, Claire Legras, directrice des affaires juridiques, Myriam Achari, directrice des patrimoines, de la mémoire et des archives, Valérie Lecasble, directrice de la délégation à l'information et à la communication de la défense et porte-parole du ministère.

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Diplomate, Alice Guitton, ancienne conseillère de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, (2010-2012) qui était depuis 2015 ambassadrice, représentante permanente de la France à la Conférence du désarmement à Genève va donc devenir, de fait, l’un des « adjoints » de Florence Parly. L’action de la ministre s’appuie, en effet, sur quatre personnes. Le chef d’état-major des armées, le secrétaire général pour l’administration, le délégué général pour l’armement et le directeur général des relations internationales et de la stratégie.

Chargée du pilotage, de la coordination de l’action internationale du ministère et de la stratégie de la défense, la DGRIS, de construction récente – Alice Guitton sera son deuxième directeur général après Philippe Errera – est  historiquement issue « d’une réforme qui est partie sur de mauvaises bases » commente un bon connaisseur du dossier. « Jean-Claude Mallet (fils et neveu de Compagnons de la Libération), ancien secrétaire général de la défense nationale, président de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale en 2007, conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian depuis 2012 (défense et actuellement affaires étrangères), est à l’origine d’une réforme pour laquelle il nourrissait beaucoup d’ambitions, rêvant d’une direction qui insuffle la politique de la défense, comme le fait l’OSD au Pentagone. » Aujourd’hui, si cette direction « produit une réflexion prospective et stratégique de qualité », il existe de sérieux frottements avec les états-majors, dont les chefs ont tous un conseiller diplomatique. En particulier sur la gestion des attachés de défense français à l’étranger et étrangers en France qui est du ressort de la DGRIS. Celle-ci, comme ses prédécesseurs, dont la délégation aux affaires stratégiques, a cependant toujours de la difficulté à trouver sa place dans la conduite des crises entre le Quai d'Orsay, en charge de la politique étrangère de la France et le chef d'état-major des armées, en charge des opérations militaires.

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