La Nouvelle-Calédonie, de crises en crises

8 décembre 2020, barrage à proximité de Goro,©CUP

1447 policiers et gendarmes servent actuellement en Nouvelle-Calédonie (voir post du 1er mars). Renforcés récemment par un peloton d’intervention de la garde républicaine et par une dizaine d’enquêteurs. "Le ratio gendarme/habitant y est de 1 gendarme pour 199 habitants (en comptant les gendarmes mobiles), chiffre considérable en comparaison du ratio national qui est de 1 gendarme pour 800 habitants en zone péri-urbaine et de 1 pour 1000 en zone rurale" précise Sébastien Lecornu à Sonia Backès, la présidente de la province Sud (Nouméa) dans un courrier. Celle-ci avait récemment saisi le ministre des outre-mer en raison de la dégradation de la sécurité sur le territoire. Notamment après les exactions commises le 7 décembre dernier contre l’usine de nickel de Goro (sud).

Situation politique complexe

Ce dossier a trouvé son épilogue début mars. Loyalistes et indépendantistes ont trouvé un accord sur la reprise de ce site, jusqu’alors propriété du brésilien Vale. La situation reste toutefois toujours politiquement complexe et confuse sur le          "Caillou". En effet, la Calédonie reste sans président du gouvernement depuis le 2 février, faute d’accord entre indépendantistes (divisés entre modérés et radicaux) qui détiennent la majorité*. Le 31 mars, le budget de la collectivité devrait être placé sous la tutelle de l’Etat, via le haut-commissaire, faute d’un vote. En filigrane, le troisième référendum sur l’avenir institutionnel de ce territoire français du Pacifique Sud, qui devrait se dérouler avant octobre 2022. Sébastien Lecornu, il y a quelques semaines, avait précisé les enjeux de cette consultation prévue en 1998 par les accords dits de Nouméa. « Si, par trois fois, la Nouvelle-Calédonie confirmait son souhait de rester française, il conviendrait alors de lui donner un nouveau statut dans la République », expliquait le ministre des outre-mer. « A l’inverse, l’indépendance sèche, sans préparation, apparaît insurmontable. Ses conséquences humaines, sociales, économiques seraient assurément désastreuses »anticipait-il.

*Le FLNKS a alors fait tomber le gouvernement afin d’enrayer le processus de rachat de l’usine de nickel du brésilien Vale par un consortium mené par le suisse Trafigura.

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