Ordre de la Libération. Décès de Roland de la Poype.
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Ce fils d' ingénieur agronome (colonel de réserve), tué en mai 1940, est né en juillet 1920 dans le Puy-de-Dôme.
Le 5 décembre 1939, alors étudiant, il s'engage au Bataillon de l’Air 131 du Mans. Pilote à l'Ecole principale d'aviation d'Etampes en mars 1940, il décide après avoir entendu l'appel du général de Gaulle, de rallier l’Angleterre. Et quitte la France à Saint-Jean-de-Luz le 24 juin en embarquant sur l’Ettrick, navire polonais. Parvenu à Plymouth, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres. Cursus classique : le jeune homme prend part à l’expédition de Dakar puis à la campagne du Gabon en qualité de mitrailleur du Groupe réservé de bombardement n° 1 (GRB 1). A la fin de l'année, il est renvoyé en Grande-Bretagne pour parfaire son entraînement dans les écoles de pilotage de la Royal Air Force. A partir d’octobre 1941, Roland de la Poype suit les cours de l’Operationnal Training Unit de Llandow au Pays de Galles avant d’être affecté au Squadron 602. Promu au grade d’aspirant en mars 1942, il abat son premier avion ennemi, un Messerschmitt 109, le 22 août. Après une soixantaine de missions il se porte volontaire pour rejoindre le Groupe de chasse n°3 Normandie qui doit se constituer au Moyen-Orient avant de partir pour l'URSS. Il y arrive via l’Afrique noire, l’Egypte et Téhéran fin novembre 1942. Promu lieutenant en décembre 1943, Roland de la Poype se distinguera pendant les opérations d'Orel, de Briansk, d'Ielna, de Smolensk, de Vitebsk, d'Orcha, de Borissov, de Minsk et bien sûr du Niemen. Au cours des batailles du front de l’Est, il abat 15 appareils ennemis (des Junker 87 et 88, des Messerschmitt 109, des Focke Wulf 190). A deux reprises, le 14 et le 16 octobre 1944, il abat deux appareils dans la même journée. Fait Héros de l’Union soviétique avec son camarade Marcel Albert, le capitaine de la Poype reçoit, ensuite, le commandement de la 1ère Escadrille. La guerre terminée, le régiment arrive au Bourget le 20 juin 1945. Comme tous les autres pilotes survivants, Roland de la Poype en raison de sa conduite au combat, (10 citations à l’ordre de l’armée aérienne et de 2 citations à l’ordre de l’aviation de chasse, 1200 heures de vol) a été autorisé par Staline à ramener son Yak en France. Affecté au 2e Bureau de l’Etat-major de l’Armée de l’Air en mars 1946, Roland de la Poype quitte l’armée en 1947. A l'industriel on doit la création du Marineland d'Antibes. A l'inventeur, le berlingot Dop et la Méhari.
Roland de La Poype est mort Saint-Tropez ( Var). Ses obsèques seront célébrées mardi 30 octobre à 10 h aux Invalides.