vendredi 22 mai 2015

Amazonie, mission conjointe CNRS-Légion étrangère



Ce raid est un défi : 320 km parcourus à pied le long de la frontière entre la Guyane et le nord du Brésil. Une expédition jamais réalisée qui va être entreprise, à partir du 2 juin, par quatre scientifiques et quatorze légionnaires du 3ème REI (Régiment étranger d’infanterie, Kourou). A l’origine de ce raid, François-Michel Le Tourneau, géographe, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui explique : « Fixée en 1900 par un arbitrage de la Suisse, la frontière entre la Guyane et le Brésil se compose de deux tronçons : tout d’abord le fleuve Oyapock, de son embouchure à sa source ; puis la « frontière sèche », constituée par la ligne de partage des eaux entre la source de l’Oyapock et le point de Trijonction Brésil/Surinam/Guyane française. Du fait de son isolement, cette dernière a été tardivement reconnue et matérialisée. Ce n’est que durant les années 1950-60 que des missions coordonnées par l’IGN (Institut géographique national) y installeront sept bornes en ciment. » C’est la première fois que ce parcours, « le raid des 7 bornes » va être effectué d’une seule traite. Deux guides brésiliens participeront également à l’opération.

L’objectif est à la fois scientifique (inventaires botaniques, relevés géographiques) et militaire (mission de renseignement sur les activités humaines, test de nouveaux matériels, adaptation et résistance des hommes à un milieu particulièrement inhospitalier, orientation topographiques).
Le groupe espère parcourir 10 kilomètres par jour. Il n’existe aucun sentier « si bien que nous devrons nous frayer un chemin dans la forêt dense. Mais nous éviterons le plus possible l’ouverture de layons (sentiers), qui consomme beaucoup d’énergie et ralentit la marche. Nous progresserons donc en nous adaptant le mieux possible à la topographie et en recherchant les sous-bois clairs qui permettent d’avancer au mieux. Afin de ne pas surcharger les sacs (25 à 30kg), des ravitaillements seront positionnés par hélicoptère sur les bornes » précise François-Michel Le Tourneau sur son blog. 1146 rations individuelles sont prévues "et chaque homme aura sur lui 6 à 10 jours de vivres en permanence" a pour sa part précisé le colonel Walter, chef de corps du 3ème REI.
Autre difficulté importante de la mission : franchir les collines des monts Tumuc Humac. L’expédition espère arriver vers le 20 juillet à la source du fleuve Oyapock.