mardi 19 avril 2016

Leur Camerone (5) : François-Xavier Petiteau

Poursuite de la publication de la série Camerone (30 avril) et de la vision qu' ont de cette célébration, des anciens ou des militaires en service actif ; qu'ils soient légionnaires, officiers ayant servi ou servant à la Légion. J'ai, égalementsollicité des regards civils. Dont celui d'une jeune femme. Que nous découvrirons très bientôt. 
Aujourd'hui, suivons le lieutenant-colonel François-Xavier Petiteau, chef de corps du Groupement de recrutement de la Légion étrangère.


Crédit : Légion étrangère
"Quel que soit son grade et son ancienneté, tout légionnaire espère secrètement faire un jour Camerone. Ne vous essayez pas à psychanalyser ce rêve intime. Pas de gloriole fantasmée dans cet espoir secret mais simplement une action qui a du sens, donné par l’amour du chef, le caractère sacré de la mission et de la parole donnée, la vraie camaraderie des frères d’armes, le courage et l’abnégation. Ecoutez nos anciens qui ont " fait leur Camerone", à Dien-Bien-Phu, ou sur un poste isolé… Ils ne ressassent pas leurs faits glorieux, mais tout au contraire, ils vous parlent avec humilité de leurs camarades tombés, des chefs qu’ils ont suivis dans la tourmente, du compagnon d’armes qui leur a sauvé la peau, souvent au prix de son propre sang. Ils vous disent qu’en dépit des épreuves, ils ont rempli leur mission, jusqu’au bout. Alors tous, du 1ère classe au colonel, on se prend à espérer qu’un jour…
 A Paris, loin des fracas des combats, nous vivons néanmoins dans l’esprit de Camerone. Il y a quelques semaines, le chef de corps que je suis a eu une idée avec monsieur Thierry Marx : nous allons faire un pain de Camerone. Alors le colonel a appelé un de ses capitaines ; « mon capitaine, nous allons faire du pain à Camerone cette année. Vous êtes légionnaire, trouvez une solution, fabriquez une boulangerie sur le fort de Nogent, mais le 30 avril, nous mangerons notre pain ». « A vos ordres mon colonel ! » La mission est sacrée, elle sera exécutée.
Et je peux vous assurer que si vous venez le 30 avril au Fort de Nogent, après la prise d’armes, vous pourrez repartir avec un pain de Camerone ! "