mercredi 27 juillet 2022

Salih Gusic

 


Les honneurs militaires seront rendus demain matin à 9h30 dans la cour d’honneur des Invalides (Paris) à l’adjudant-chef (er) Salih Gusic, décédé le 20 juillet à l’âge de 94 ans. Au sein de la Légion étrangère, ce sous-officier était souvent considéré comme un acteur du mythe, du récit, de la tradition. Grand officier de la Légion d’honneur, il avait quitté le service actif il y a soixante ans. Et était d’une discrétion légendaire. « Quel intérêt de parler de moi ? » me disait-il souvent.
Né en 1927 à Banja Luka (Bosnie), Salih Gusic se présente au poste de recrutement de Coblence (Allemagne) peu avant ses vingt ans. Parcours commun pour tout engagé : le fort Saint-Nicolas (Marseille) puis le dépôt commun des régiments étrangers à Sidi-Bel-Abbès. Après un an de service, il est nommé sergent. Et effectue les OPEX de l’époque, comprendre les guerres... L’Indochine, tout d'abord, avec le 2ème bataillon étranger de parachutistes où il participe à cent vingt opérations. Puis sept mois en Tunisie en 1953 (3ème BEP) avant un retour en Extrême-Orient. Parachuté sur Dien-Bien-Phu dans la nuit du 9 au 10 avril 54, il se bat jusqu’à la fin. Fait prisonnier par le Viet-Minh, il tente à deux reprises de s’évader. Libéré en septembre, il rejoint ensuite l’Algérie (1er BEP puis 1er REP), il participe en 1956 à l’expédition de Suez (Opération Mousquetaire). 1960, c’est le 2ème REP et l’Algérie. Tout en menant, à partir de 1962, une carrière civile aux Aéroports de Paris, il sert dans la réserve et accède ainsi au grade de lieutenant.
Salih Gusic était également grand-officier de l’ordre national du Mérite.