Inauguration d’un espace « Simone Michel-Lévy » à la DGSE
Comme le rapporte la dernière Lettre d’information de l’Ordre de la Libération, un espace au nom de Simone Michel-Lévy vient d’être inauguré au siège de la DGSE à Paris. C’est Nicolas Lerner, le directeur général du renseignement extérieur et le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération qui ont ainsi honoré la mémoire de Madame Royale, Mademoiselle Flaubert, Madame Bertrand autant de pseudonymes avec Françoise et Emma utilisés par cette résistante de 1940. Contrôleur-rédacteur dans l’administration des PTT où elle est entrée à 16 ans, Simone Michel-Lévy va mener pendant l’occupation une double vie. Sous diverses identités et dans différents réseaux, mouvements et services : Confrérie Notre-Dame, Réseau action PTT, BCRA. « Après des nuits de veille, des voyages épuisants, au retour de missions périlleuses de parachutage, on revoit Simone à sa table de travail, les traits tirés, mais souriante. Rien ne pouvait entamer son ardeur et la véritable flamme qui l'animait » témoignera son chef de service.
L’une des 6 femmes Compagnon de la Libération
Arrêtée le 5 novembre 1943 à la suite d’une dénonciation, elle est torturée par des auxiliaires français de l’occupant puis livrée à la Gestapo. Internée à Fresnes puis au camp de Royallieu (Compiègne), Simone Michel-Lévy quitte la France le 31 janvier 1944 dans le convoi des «27 000 ». Elle arrive le 3 février au camp de Ravensbrück puis est envoyée en Tchécoslovaquie, dans un kommando dépendant du camp de Flossenbürg, pour travailler dans une usine d'armement Elle y continue son action de résistante en menant des sabotages. Notamment, avec l’aide de deux autres résistantes, d’une immense presse.
Condamnées à 25 coups de bâtons, les trois prisonnières Simone Michel-Lévy, Hélène Lignier et Noémie Suchet sont renvoyées à Flossenbürg où elles sont pendues par les Allemands, le 13 avril, 10 jours seulement avant la libération du camp.
Simone Michel-Lévy est l’une des six femmes Compagnon de la Libération. Parmi les 1038 titulaires de la croix de la Libération, 174 sont issus des rangs des services spéciaux, parmi lesquels 60 sont morts pendant la guerre, au combat ou en déportation.
Photo : ©DGSE