African initiative…russe
Ekaterina Emelianenko était à la mi-avril dernier, à Casablanca (Maroc) afin de participer au Forum international de l’Etudiant. Cette jeune femme se définit comme présidente du Conseil d’experts du Centre des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) pour une diplomatie innovante.
Quelques jours plus tard, dans une interview, elle expliquait que l’Occident utilisait de fausses nouvelles pour influencer l’Afrique. « Les pays occidentaux, y compris les États-Unis, élaborent des stratégies intégrées d’influence informatique : création de plates-formes de formation pour les journalistes, organisation d’événements qui contribuent à imposer le récit souhaité. Cela affecte directement la perception de l’agenda externe et interne au sein de la société africaine », précisait-elle à African initiative. Une technique bien connue de Moscou qui consiste à diffuser des narratifs anti-occidentaux reposant sur une critique d’un monde néocolonialiste et impérialiste.
Structure de presse à Moscou
Cette argumentation de Mme Emelianenko peut facilement être retournée. Car cette « experte » utilise là, mot pour mot, la définition que donnent les spécialistes de la stratégie russe de désinformation.
Goguenardise, cette publication était effectuée par ce récent pont d’informations entre Moscou et le continent qu’est African initiative. Une structure de presse, créée en septembre 2023, basée à Moscou et auquel Viginum, vient de consacrer un rapport détaillé. Pour cela, le Service français de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères, a travaillé en collaboration avec les affaires étrangères britanniques (FCO) et le Service européen pour l'action extérieure (EEAS). « Se présentant comme une agence de presse "indépendante et objective", African initiative est devenue le principal vecteur des activités de manipulation de l’information et d’ingérence de la Russie dans la région, et l’un des principaux outils de renouvellement de la stratégie d’influence de la Russie en Afrique post-Prigojine » écrit Viginum.
Proximité avec le renseignement militaire
Ce nouvel acteur médiatique qui a émergé en même temps qu’Africa Corps, nouveau label de Wagner semble, selon plusieurs sources, « supervisé » par le GU/GRU, le service de renseignement militaire russe. « L’agence de presse, précise le rapport français, dispose notamment de cinq chaînes "officielles" Telegram qui relaient les contenus du site afrinz.ru en langues russe, anglaise, française, portugaise et arabe. » Son rédacteur en chef, Artyom Koureïev est placé depuis décembre dernier sous sanctions de l’Union européenne pour « activités malveillantes, à savoir des campagnes de désinformation coordonnées, tant en Europe qu’en Afrique. » Il a pour adjoints Anna Zamaraïeva, ancienne cadre de Wagner et Maksin Reva, estonien et agitateur « pro-russe ». Dans cette galaxie, figurent également Darko Todorovsky, né en Macédoine du Nord, « correspondant militaire » et proche du renseignement russe et Igor Damyanovitch, cinéaste monténégrin et russophile revendiqué.
Structure de presse à Moscou
Cette argumentation de Mme Emelianenko peut facilement être retournée. Car cette « experte » utilise là, mot pour mot, la définition que donnent les spécialistes de la stratégie russe de désinformation.
Goguenardise, cette publication était effectuée par ce récent pont d’informations entre Moscou et le continent qu’est African initiative. Une structure de presse, créée en septembre 2023, basée à Moscou et auquel Viginum, vient de consacrer un rapport détaillé. Pour cela, le Service français de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères, a travaillé en collaboration avec les affaires étrangères britanniques (FCO) et le Service européen pour l'action extérieure (EEAS). « Se présentant comme une agence de presse "indépendante et objective", African initiative est devenue le principal vecteur des activités de manipulation de l’information et d’ingérence de la Russie dans la région, et l’un des principaux outils de renouvellement de la stratégie d’influence de la Russie en Afrique post-Prigojine » écrit Viginum.
Proximité avec le renseignement militaire
Ce nouvel acteur médiatique qui a émergé en même temps qu’Africa Corps, nouveau label de Wagner semble, selon plusieurs sources, « supervisé » par le GU/GRU, le service de renseignement militaire russe. « L’agence de presse, précise le rapport français, dispose notamment de cinq chaînes "officielles" Telegram qui relaient les contenus du site afrinz.ru en langues russe, anglaise, française, portugaise et arabe. » Son rédacteur en chef, Artyom Koureïev est placé depuis décembre dernier sous sanctions de l’Union européenne pour « activités malveillantes, à savoir des campagnes de désinformation coordonnées, tant en Europe qu’en Afrique. » Il a pour adjoints Anna Zamaraïeva, ancienne cadre de Wagner et Maksin Reva, estonien et agitateur « pro-russe ». Dans cette galaxie, figurent également Darko Todorovsky, né en Macédoine du Nord, « correspondant militaire » et proche du renseignement russe et Igor Damyanovitch, cinéaste monténégrin et russophile revendiqué.
Sur le terrain, African initiative, relève Viginum, développe un réseau associatif où se mêlent blogueurs, journalistes, activistes afin de relayer le discours pro-Poutine. Signant également des partenariats avec des structures locales, s’associant à la création de contenus éducatifs, organisant des manifestations d’image.
Toutefois, conclue le rapport de Viginum, l’impact d’African initiative et son influence « ne doivent pas être surestimés, ce que tend à montrer la faible audience de ses différents canaux. »
Photo : copie d'écran.