Renseignement, tracer l'utilisation des fausses identités


Dans son édition du 11 janvier 1906, le quotidien l’Auto, ancêtre de l’Equipe, dans un article consacré au rugby, notait que Suivre le ballon est le principe même de la tactique des avants. Je ne sais si le député Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère) est amateur de ballon ovale mais celui-ci aimerait transposer ce suivi aux services de renseignement. Dans un projet de proposition de loi, il tente de circonscrire juridiquement l’activité des services de renseignement, notamment en instaurant une traçabilité des moyens utilisés : par exemple l’utilisation de fausses identités... Le secrétaire national du parti socialiste à la sécurité, entend ainsi sans doute prendre des garanties sur le bon fonctionnement des services. On ne peut s’empêcher de penser à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), suspectée d’utiliser parfois ses moyens à des fins partisanes sous la pression du pouvoir. Si personne ne peut contester l’utilité démocratique du contrôle des méthodes de police, M. Urvoas ouvre néanmoins un champ de réflexion mal délimité. En effet, on voit mal un texte unique s’appliquer à tous les services, y compris la DGSE. Celle-ci n’a ni le même objet, ni les mêmes missions, ni les mêmes méthodes que les autres. « Et il est hors de question pour nous de mettre en difficulté un service performant, par contre-sens », tranche un expert des questions de défense du PS. Pour l’heure, ce texte, n’a pas été déposé officiellement sur le bureau de l’Assemblée nationale.

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