Les malfaisants calculs d’Ilham Aliev

 


Malgré son « encombrant passé d’intrigues » pour reprendre la formule employée par l’écrivain Julien Gracq, Ilham Aliev, despote à Bakou, mais pourfendeur des « colonialistes » à l’extérieur de l’Azerbaïdjan, entend bien tourmenter Paris. Pour cela, il a initié une croisade anti-française après le rapprochement affirmé de notre diplomatie avec l’Arménie.

 L’ingérence
Cette immixtion dans la vie politique française a notamment pris la forme d’un soutien affirmé à l’indépendance de la « Kanaky Nouvelle-Calédonie », et pour cela tous les moyens sont utilisés. Un outil est notamment apparu il y a quelques mois sur la scène internationale, le Groupe d’initiative de Bakou, dirigée par Abbas Abassov, nouveau parangon de la défense des « peuples opprimés ». Ses déclarations sont systématiquement relayées par les médias officiels en particulier par Azertac, l’agence de presse qui rapporte également le moindre geste du président azerbaïdjanais. Autre outil commun, les fake news, abondamment utilisées et héritières des pratiques du KGB sous l’Union soviétique. Ces actions hybrides n’ont qu’un but : tenter de déstabiliser la France, sous le regard gourmand et attentif de la Russie.

Le pouvoir de père en fils

En février dernier, Ilham Aliev a été réélu à la tête de l’Azerbaïdjan avec 90% de suffrages. Un chiffre à faire tourner la tête des postulants aux législatives de dimanche en France. Il est vrai que dans cette république du Caucase les partis d’opposition ont été, une nouvelle fois, laminés par le pouvoir. Les candidats qui se présentaient contre le président en place depuis 2003 composaient un casting Aliev-compatible.
« Ce fils de » n’a jamais durement bataillé pour accéder à la présidence. C’est son géniteur, Heydar qui la lui a transmise. M. Aliev père, ancien général du KGB, ex-membre du Politburo d’Union soviétique, fut également vice-premier ministre d’URSS, démis par Mikhail Gorbatchev.

La menace
Aux méthodes de la guerre informationnelle, la classique menace demeure d’actualité. Le 4 décembre dernier, Martin Ryan, homme d’affaires français a été arrêté par le DTX (Service de sécurité d’État) pour avoir fréquenté des hommes du renseignement français sous couverture diplomatique, qui ont ensuite été déclarés persona non grata par l’Azerbaïdjan.
Un deuxième ressortissant français, Hugo Clerc serait également détenu depuis début avril, précisait récemment Intelligence Online. Tous deux sont en attente d’un procès.
Deux cartes supplémentaires dans le jeu de M. Aliev.

Crédit photo :  ©présidence AZ

Posts les plus consultés de ce blog

Nickel «  La métallurgie calédonienne est au bord du précipice » estime Alain Jeannin

Les futurs chefs de corps de la Légion

Pour Benjamin Massieu « Kieffer a ouvert une nouvelle page » le 6 juin 1944