La mémoire des hommes qui ont servi

Crédit : Xavier le Maréchal
C'était lundi après-midi. Dans une salle de l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine). Quelques invités. Le choeur de l'armée française entame Le chant de partisans, hymne de la Résistance. "... Ici chacun sait ce qu'il veut" disent les paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel. Face au choeur, Louis Kalck se souvient certainement de ce qu'il a voulu alors qu'il était tout jeune homme. Comment d'ailleurs ne pas souvenir de ce type d'engagement ? Quand, seul face à son destin, on choisit à vingt deux ans de résister. Ce sera au sein de l'Armée secrète (AS) en Isère. Nous sommes en février 1942. L'organisation a été créée quelques semaines plus tôt. Engagé volontaire en mars 1940, il est démobilisé un an plus tard. Il n'y a plus d'armée. Alors ce sera la lutte clandestine. Le 25 août 1944, date symbole, celle de la libération de Paris, le lieutenant Kalck retrouve l'uniforme. Il entre dans sa seconde carrière. Elle durera trente deux ans. Comme cadeau de bienvenu, il est sévèrement blessé près de Belfort. Les fronts sont nombreux et l'armée grand format. Ce sera l'Indochine, l'Algérie, la diplomatie militaire en Palestine, la préparation du bataillon français de l'ONU destiné à servir en Corée, le 1er régiment d'infanterie en Allemagne (pays où il servira à deux reprises), le commandement du 150 RI à Verdun puis celui de l'Ecole interarmées des sports à Fontainebleau.
Cette carrière sera rappelée par le général d'armée Hervé Gobilliard (2S) venu lui remettre la plaque de grand officier de la Légion d'honneur. L'ancien gouverneur militaire des Invalides met également en valeur l'homme multiple : le musicien, qui a longtemps tenu l'orgue de la cathédrale des soldats (aux Invalides), le compositeur, le "supporteur" des choeurs de l'armée française. Le général Kalck, quatre vingt treize ans, est ému.

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