2020, les mots et les maux
2020 a été une année exceptionnelle, c'est-à-dire hors normes. Qu'il soit adjectif ou substantif, ce mot porte les germes d'une situation qui ne figure pas dans nos périmètres habituels et classiques. Il est utile de respecter le vocabulaire et ne pas user prématurément les mots en les utilisant abusivement. Sinon comment définir cette situation sanitaire que nous vivons et qui va enjamber 2021 ? Elle est parfaitement exceptionnelle. Les éléments du langage doivent être considérés. Au même titre que nous devrions respecter nos semblables. Permettez-moi de formuler ce double souhait pour 2021.
Des mots aux maux
Que l'exécutif parle de "guerre" contre le coronavirus ne me chagrine pas. Il s'agit d'une mise en oeuvre de l'art oratoire, de la pure réthorique. Ce qui m'attriste beaucoup plus est, dans l'utilisation de la parole publique (quelle que soit sa provenance), ce que j'appellerai la "synthèse irrévérencieuse par omission". Le 20 novembre dernier, à la mort de Daniel Cordier, combien de fois avons-nous lu ou entendu qu'il ne restait désormais plus en vie qu'un Compagnon de la Libération, Hubert Germain. Et à la suite de ce constat, que celui-ci reposerait dans le caveau n°9 de la France combattante au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine). Du vivant de la personne, le raccourci est osé. Qui d'entre nous, dans une telle situation accepterait que l'on enterre un proche avant sa disparition ?