L’échec sécuritaire des juntes de l’AES



« Je voudrais vous faire la promesse que nous gagnerons la guerre qui nous a été imposée » annonçait le 22 septembre 2020, l’officier putschiste malien Assimi Goïta qui venait de prendre le pouvoir à Bamako. L’engagement du colonel, devenu général de corps d’armée, n’a jamais été tenu. Son collègue de sédition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré claironnait, il y a quelques semaines, qu’il souhaitait faire avec ses deux alliés « de l’AES un espace de sécurité totale ».

Triplement de la violence
Pourtant sur le terrain, les mots de ces deux chefs d’Etat n’ont aucune réalité. L’Alliance des Etats du Sahel (Burkina, Mali, Niger) s’avère être un échec sécuritaire majeur. « Dans la région, en trois ans la violence civile a triplé » explique un diplomate européen.
« Au Burkina Faso et au Mali en particulier, les forces gouvernementales ont réagi à l'escalade des activités des groupes djihadistes par des représailles violentes contre les civils afin de dissuader la population de soutenir les groupes armés » explique Héni Tsaibia d'ACLED, organisation qui fournit des analyses sur la violence politique dans le monde. Selon Armed Conflict Location and Event Data, 50 % des territoires malien et burkinabè échapperaient au contrôle du pouvoir.

Wagner, Africa Corps

Dans cette lutte contre le terrorisme, les forces armées locales (les soldats sont souvent laissés pour compte) accumulent les défaites. Ou tuent comme nous venons de le voir, pour l’exemple, leurs ressortissants afin de dissuader de toute collaboration avec les djihadistes. Les alliés de ces trois armées, les mercenaires russes de Wagner et Africa Corps, dont la plus-value militaire est loin de sauter  aux yeux, noircissent également les calendriers de crimes de guerre commis contre les civils.
Pendant ce temps dans les capitales de l’AES, les officiers à la tête de systèmes particulièrement fragiles font eux des promesses qu’ils savent ne pas pouvoir tenir…

Photo : Ibrahim Traore, Abdourahamane Tiani et Assimi Goïta, à la tête du Burkina Faso, du Niger et du Mali ©VOA

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