DCRI, DGSE, DRM, DPSD, le renseignement sous François Hollande


L’une des priorités du futur ministre de l’intérieur sera constituée par le dossier Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)  et, en particulier, par le changement de directeur. Plus personne dans le monde du renseignement (mais aussi politique) ne parierait sur le maintien de Bernard Squarcini à sa tête. Nombreux sont, en effet,  les griefs qui lui sont faits au sein du parti socialiste : proximité avec Nicolas Sarkozy, conception très concurrentielle de la relation entre les services, affaire des fadettes des journalistes du Monde, affaire Merah…

La DGSE

La question ne se pose pas de la même façon pour le directeur général de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux qui, bien qu’homme du Château et après des débuts marqués par une méconnaissance du milieu du renseignement, a su trouver ses marques et défendre les intérêts de son service. Son avenir n’est certes pas assuré après un bail d’une durée normale de quatre ans mais son remplacement n’est pas une question brûlante, explique-t-on chez les experts du PS. En revanche, l’avenir de l’homme de B. Squarcini à la DGSE, Patrick Calvar, ancien numéro deux de la DCRI,  imposé fin 2009 comme directeur du renseignement, semble s’inscrire en points de suspension. Un poste majeur, qui pour la rue de Solférino, doit revenir à un cadre de la Piscine, sauf à redéfinir l’ensemble des règles applicables à tous les services. Partant du raisonnement suivant : le directeur général est souvent un préfet ou un ambassadeur,  le directeur de cabinet est un officier issu des forces,  le directeur de la stratégie, un diplomate, le directeur des moyens généraux, un préfet, le directeur des services techniques, un ingénieur d’Etat. Qui estampiller DGSE ? Le directeur des opérations et le directeur du renseignement. Paradoxalement, la tentative de marginalisation de la DGSE par la DCRI sert la centrale du boulevard Mortier estime un spécialiste du dossier auprès de François Hollande. D’autant plus que selon le même interlocuteur,  la « sarkozysation » de la DGSE n’a pas forcément réussi grâce à la culture du cloisonnement. L’image que les socialistes ont de la Direction générale de la sécurité extérieure est même plutôt bonne. Meilleure certainement qu’à l’UMP, tranche un autre expert. Ce regard positif vaut également pour la DPSD où le général Creux – avec un profil d’intellectuel – a poursuivi une forme de modernisation de la protection de la défense et la DRM, où le général Bolelli a dynamisé une structure indispensable mais à l’identité fragile.

La coordination du renseignement

Un débat devra rapidement être tranché entre ceux qui, au parti socialiste font de la DCRI  le pivot du renseignement national et les « historiques », qui estiment que ce rôle revient à la DGSE qui est le « gros » service. Qui a maintenu vaille que vaille son spectre de compétences. A l’inverse, à la DCRI, Squarcini a imposé la religion de l’antiterrorisme djihadiste au détriment de pas mal d’autres choses, avance l’un de ces experts que l’on peut classer dans le camp des « historiques ».
Autre question, liée, qui devra trouver réponse : l’avenir du coordinateur national du renseignement. La fonction ne devrait pas être remise en cause. Mais le positionnement institutionnel fait l’objet de réflexions distinctes : faut-il qu’il soit coordinateur à l’Élysée, directeur national du renseignement indépendant ou ces attributions doivent-elles être confiées à une personnalité préexistante comme le secrétaire général de la défense nationale ou son adjoint ? …. Jamais sans doute les questions de renseignement n’auront suscité autant d’attention au sein du parti socialiste.




Commentaires

  1. Intéressant et bien informé! A suivre donc pour voir la réactivité des amis du nouveau Pt et s'ils sont objectifs ou revanchards,et si l'intérét de notre pays prime sur tout le reste!

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