Raids Aviation

Jean-Marc Tanguy est un passionné. Un journaliste se doit d'être passionné, mais le sommes-nous tous ? Lui appartient a cette catégorie. Et il sait faire preuve d'indépendance de ton, de sens critique sur son blog qu’il alimente en chroniqueur des affaires militaires : http://lemamouth.blogspot.fr
Il est aussi un homme audacieux. Qui a, aujourd'hui, choisi de s'intéresser, au travers de ce magazine papier, à l'aviation militaire. Une telle aventure constitue d'abord un pari, financier et éditorial lancé par ses concepteurs. Voici les motivations de Jean-Marc Tanguy, rédacteur en chef de Raids Aviation, fils de Raids. 


- Voilà votre réponse à la morosité économique du secteur de la presse. Vous sortez un nouveau titre ?
Je crois à ce retour aux fondamentaux, d'emmener les lecteurs où ils n'iront jamais, de faire parler ceux qui sont là où les choses se passent. C'est pour faire ce genre que j'ai choisi le journalisme. Je n'ai pas cherché une quelconque forme de sensationnalisme dans les histoires du premier numéro, mais elles me semblent un peu symptomatiques de ce que sont les militaires, et c'est particulièrement le cas dans ce monde de l'aviation, quelle que soit l'armée d'origine : humbles, innovants, et performants. En plus de ces histoires d'opérationnels, nous avons voulu pouvoir être pertinents sur les aviations du monde entier. J'en connais quelques unes, mais il nous a semblé plus performant de lier un accord avec le magazine de référence du secteur, Air Forces Monthly, et de mettre à la disposition du public français les articles les plus informatifs. Le premier numéro de Raids Aviation en retient deux, dont un consacré à la surprenante aéronavale indienne.

- Vous êtes donc hyperspécialisé ?
Pas tant que cela. Mais je pars du principe qu'en 84 pages tous les deux mois, il n'est pas possible de couvrir toute l'aviation, j'ai donc arbitrairement choisi de ne retenir que l'aviation militaire, et de l'orienter sur l'angle opérationnel, qui prime le reste.

- Quel lectorat visez-vous ?
Large. Je suis aussi tombé dans ce monde en lisant beaucoup étant gamin, et je suis heureux de pouvoir contribuer à transmettre le virus. Donc dans mon cahier des charges, je n'évite pas le jargon, mais je fais en sorte de l'expliquer sur des appels de notes… Il y a des micro-langages dans ce monde, et je préfère le laisser, quand les professionnels me parlent, dans sa forme originelle. Mais cela doit être expliqué . De ce fait, le magazine doit pouvoir être lu autant par un professionnel du secteur que par un jeune qui découvre ce domaine.Nous ne disposerons des statistiques de ventes qu'en juin, mais nous voyons, à travers les premières réactions écrites et orales, que le spectre des acheteurs est, comme je l'espérais, plutôt large.

- Combien de temps a-t-il fallu à Raids pour trouver son public ?
Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, il faudrait poser la question à Eric Micheletti, son rédacteur en chef. Mais il me semble qu'en 1986, un magazine de ce type était unique en son genre, et a vite trouvé son lectorat. Le contexte est différent aujourd'hui : internet diffuse beaucoup de choses, pas toujours de l'information d'ailleurs. Mais, et c'est le contributeur de Raids qui parle, c'est toujours émouvant d'entendre des lecteurs évoquer la relation qu'ils ont avec ce magazine, la façon dont il leur sert, et le fait qu'ils le conservent. C'est très particulier. J'ai travaillé dans une quarantaine de médias différents, en presse quotidienne régionale, en presse spécialisée, française, étrangère, Raids a vraiment des lecteurs passionnés, comme ceux qui font ce magazine.

- Aucun site Internet n'accompagne ce titre ?
Histoire et Collections dispose d'un site général (www.histecoll.com) présentant chaque titre, et pour chaque numéro, un preview des articles. Raids Aviation a aussi un compte Facebook. Et le magazine devrait être disponible sur Ipad avant la fin de l'année (c'est déjà le cas pour Raids).

- Quelles sont vos ambitions éditoriales ?
Transmettre aux lecteurs la richesse humaine et technologique de ce monde.

- Economiques ?
Garantir le meilleur volume d'informations au meilleur prix, c'est un défi permanent dans la presse écrite, et ce n'est pas qu'une formule à l'emporte-pièce. La moitié du prix de vente d'un magazine est absorbée par sa distribution, il s'agit donc de bien utiliser le reste.


Raids Aviation est en kiosque depuis le 12 mai.

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