vendredi 29 juin 2012

Guyane, "les militaires rencontrent aujourd'hui une violence inouïe" estiment des élus locaux



En Guyane ce jeudi, un lecteur du quotidien France-Guyane, réclamait l’envoi de la Légion pour lutter contre les orpailleurs clandestins. Ces garimpeiros très violents, ont abattu à Dorlin (Maripasoula), il y a quelques heures, deux militaires du 9ème régiment d’infanterie de marine (RIMA) et blessé trois gendarmes. Deux d’entre eux devraient être évacués ce vendredi vers la métropole. Ces hommes participaient à une sécurisation visant à l’installation d’une société minière (légale) dans une zone isolée, considérée depuis vingt ans comme un centre de l’orpaillage clandestin, sans accès terrestre depuis le littoral. La recherche de ces garimpeiros s’annonce difficile mais selon Victorin Lurel, ministre des outre-mer, qui vient d’arriver à Cayenne, « nous avons des raisons de penser que nous serons efficaces dans un bref délai » vient-il de confier à la télévision locale, Guyane 1ère (ex- RFO).
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Durant cette journée de jeudi, les élus guyanais ont réclamé «l’éradication du phénomène garimpeiros », le sénateur-maire de Kourou appelant le gouvernement à un « changement de braquet ». D’autres enfin, demandant à Paris de reconnaitre qu’il existe « un état de guerre » dans le centre du territoire. Victorin Lurel a, partiellement apporté réponse, estimant qu’il faudrait « améliorer les moyens de projection et de renseignement »du dispositif Harpie (1200 hommes). Il a également répondu à un début de polémique sur l’absence de Jean-Yves Le Drian et Manuel Valls. Annonçant qu’un « hommage solennel » serait rendu aux deux sous-officiers.
Les orpailleurs clandestins

Ceux-ci sont souvent très bien armés. En témoigne, la découverte par les gendarmes en avril dernier au barrage de Saut-Sonnelle (Maripasoula), de 250 cartouches de type 5,56. Munitions destinées aux armes de guerre, qui étaient dissimulées dans des bottes cachées dans une pirogue de trafiquants.
Le 21 janvier, alors que le président de la République Nicolas Sarkozy se trouvait en Guyane, une fusillade entre deux bandes armées se déroulait  déjà à Dorlin. Si les premières informations faisaient état de neuf morts et de deux blessés graves, les gendarmes découvraient sur place -le mont-Cajou- quatre corps. Un cinquième était retrouvé, sommairement enterré. Un sixième cadavre reposerait au fond d'un puits. À une profondeur supérieure à vingt cinq mètres. Trois semaines plus tard, une nouvelle fusillade fait deux blessés. Cette violence s’était déjà exercée à l’encontre des militaires et des gendarmes. Quatre d’entre eux sont morts depuis 2008. En septembre dernier, l’adjudant Franck Robin (gendarmerie) était touché d’une balle dans le dos. Il est aujourd’hui paralysé.
Selon la gendarmerie, entre cinq et dix tonnes d’or serait produits clandestinement en Guyane ces dernières années, contre une à deux tonnes, légalement. L’augmentation constant du prix de l'or (50 euros le gramme actuellement contre 40 euros fin 2011) continue à attirer ces garimpeiros dans un département où l'insécurité dans et autour des villes, est, également, préoccupante.