De l'usage de la communication
Quel visage doit prendre la communication lorsque ce
visage est celui de la mort ? Ainsi, l’Afghanistan. L’exécutif n’a que peu
de temps pour se déterminer. Tant la circulation instantanée de l’information impose, que dis-je exige aujourd’hui,
une réponse toute aussi rapide. S’il ne réagit pas dans les instants qui
suivent, on interprètera cela comme de la gêne voire de l’amateurisme. Mais s’il
communique immédiatement, forcément dans des termes hyper-convenus, il sera
critiqué pour son manque de réflexion, accusé de réagir mécaniquement, sans discernement
ou forme de compassion. La locomotive médiatique est infernale parfois mais il est
vrai que le politique l’entretient avec entrain, contribuant à la maintenir en
régime de croisière. Lorsqu’on se situe en période de crise, lorsqu’il s’agit d’évoquer
la mort de soldats dans une guerre que ce politique n’aime pas nommer, il est
nécessaire de faire preuve de discernement et notamment de gérer la machine à
réactions. Comme le font les grandes entreprises, publiques ou privées, en
pareille situation, le porte-parole ne peut être que le « numéro un ». Ainsi, c’est, bien entendu, au chef des armées, au président de la République de
réagir. C’est lui qui décide de l’emploi des forces, il assume donc de la même
façon, victoires et défaites. Et la mort d’un militaire n’est pas une victoire.
L’opinion publique après Uzbeen (août
2008) a semblé découvrir que le métier des armes pouvait conduire à la mort.
Pourtant il s’agit là d’un destin,
possible, de soldat.
La présence sur le théâtre d’opérations du ministre de la
défense, notamment lors de la levée des corps, manifeste l’intérêt de la nation
pour son armée. A cet instant, tous les militaires, du rang, sous-officiers,
officiers, visage sombre comme si la foudre les avait saisis, ont la même
pensée : « J'aurais pu être sous ces planches... ».
Rien mais rien à voir avec la visite du ministre de l’intérieur
auprès de l'un des deux adolescents blessés après avoir heurté un véhicule de
police à Villiers-le-Bel (Val d’Oise) alors qu’ils cherchaient à se soustraire
à un contrôle de police. D’un autre usage de la communication !
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