Le livre blanc de la défense et l'homme invisible
C’est quasiment un mystère.
Qui présidera la Commission du livre blanc de la défense ? Difficile donc à
dire alors que beaucoup pensaient que sa nomination serait pure formalité. Tout juste peut-on définir un profil : très haut
fonctionnaire, bon connaisseur de la défense, capable d’animer une équipe,
ayant une (petite) expérience de cabinet ministériel. Et, condition indispensable : avoir la confiance totale du ministre et du président. Voilà
quelques éléments qui permettent de répondre à la question d’ouverture. Toutefois il faut
insister sur un point : il semble que ce soit le président et lui seul qui
décidera du casting. Un connaisseur socialiste du dossier dit ceci :
« Arrivé à l’Elysée, François Hollande a été pressé par beaucoup de changer
de chef d’état-major particulier. Il a décidé, je dis bien il a décidé de conserver,
pour l’instant, le général Puga ».
Face à ce
« secret-défense », qui en la circonstance porte bien son nom, il est
toutefois possible de formuler deux hypothèses. La première consiste à envisager
un binôme, à l’image de ce qui avait été fait pour le Livre blanc sur la
politique étrangère et européenne, en 2008. Co-présidence assurée alors par
Alain Juppé et Louis Schweitzer. L’hypothèse ne semble pas avoir le « vent
en poupe ». Reste une classique short-list.
Trois noms (d’anciens de l’ENA) se dégagent :
-
François HEISBOURG, conseiller
à la fondation pour la recherche stratégique, ancien de la commission du Libre
blanc (2007-2008). « Un incontournable candidat…à tout » disent les
plus sceptiques.
-
Louis GAUTIER,
conseiller-maître à la cour des comptes, ancien conseiller pour les affaires
stratégiques auprès de Lionel Jospin à Matignon (1997-2002) et auparavant directeur-adjoint
de cabinet de Pierre Joxe à la
défense (1991-93). « Tout le monde a remarqué qu’il n’avait rien eu ! »
note un spécialiste des questions de défense.
-
Dominique de COMBLES de
NAYVES, ancien directeur de cabinet du ministre délégué aux affaires étrangères,
des ministres de la coopération et du développement (1990-1992) et du ministre
de la défense (1998-2001). Il a également été consul général de France à Québec
(1992-1996) et ambassadeur de France à Budapest (2001-2004). Conseiller maître
à la cour des comptes, il est aujourd’hui associé dans un cabinet d’avocats
d’affaires. « C’est une valeur sûre, un homme à même d’obtenir prochainement
des responsabilités importantes ».
François Hollande devrait mettre fin au suspense ce vendredi soir. Rien ne dit que ce n'est pas un outsider qui sera désigné.