Renseignement. Quel niveau de menace sur les Jeux Olympiques de Londres ?

C’est un document  hebdomadaire classifié. Tiré à un nombre très restreint d'exemplaires. Un « bulletin météo » de la menace terroriste, réalisé par l’UCLAT, l’unité de coordination de la lutte antiterroriste en France. Régulièrement y est analysé le risque d’attentat (s) sur les Jeux olympiques de Londres. Les professionnels du renseignement et les services qui collaborent avec l’UCLAT (DGSE, DCRI, DRM, DPSD, DNRED, DCPJ, DRPP, PP-PJ, DCPAF,DGGN…) se retrouvent autour d’une formule  :  « Très difficilement évaluable ». Soit traduit différemment, pas de menace identifiée. Potentiellement, une  telle action pourrait être menée par l’extrême-gauche ou des islamistes. « Par exemple, ceux originaires des ex-colonies britanniques, qui aujourd’hui résident dans les grandes villes anglaises. Il faut comprendre qu’il n’y a rien de commun entre un islamiste algérien et celui, originaire du Penjab. Mais quoiqu’il en soit, ont-ils intérêt à mener une telle action ? », complète un analyste. Un attentat contre un évènement planétaire doit aussi être abordé sous un autre angle, cynique, celui de la communication, de l’image qui préoccupe beaucoup aujourd’hui, les mouvements plus ou moins structurés.
Trois éléments sont généralement pris en compte par les services pour analyser le risque :
-          L’intérêt de la cible.
-          Sa vulnérabilité. Est-elle accrue après « la débandade » d’un prestataire incapable de respecter son contrat et ainsi fournir 10.400 agents de sécurité ? Les 4000 qui l’ont été sont-ils fiables ? Les 3500 militaires appelés en renfort peuvent-ils également fragiliser le dispositif du fait de leur manque de formation pour un tel événement ?
-          La capacité d’un individu ou d’un groupe à passer à l’action.

Une  mission RAID/GIGN est chargée de la protection des 333 athlètes français. Des sites français sont également l’objet de surveillance renforcée  :  ports, gares, tunnel sous la Manche  mais aussi spécifiquement, les sites préolympiques situés dans le nord de la France. Ainsi le Pas-de-Calais, qui aura accueilli 15 délégations.
La coopération franco-anglaise (en matière de défense on peut utiliser le terme de mutualisation dans certains dossiers) est sur le plan policier assurée notamment via un officier de liaison de l’UCLAT en poste, de façon permanente, à Londres auprès de Scotland Yard (SO 15). Selon le principe de réciprocité, un policier anglais est présent place Beauvau.


L’UCLAT est chargée de coordonner l’action des services suivants en matière de terrorisme :
Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), Service de coopération technique internationale de police (SCTIP), Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Direction du renseignement militaire (DRM), Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Service de protection des hautes personnalités (SPHP), Direction centrale de la police de l’air et des frontières (DCPAF), Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), Direction de la gendarmerie nationale (DGGN), Direction de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris (PP-PJ), Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et enfin le RAID, acronyme signifiant Recherche, assistance, intervention, dissuasion.


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