Sur le modèle de la loi russe adoptée en 2012, la République centrafricaine veut définir comme « agents étrangers » ses ressortissants ou des résidents d'autres nationalités, bénéficiant de « soutien ou d'assistance apportée par une source étrangère.» Une définition suffisamment large pour pouvoir réprimer à discrétion. Concrètement, ce texte qui a été renvoyé au gouvernement, vendredi, par le parlement pour « complément d'informations », obligerait quiconque recevant une aide de l'extérieur du pays à être enregistré et donc à être placé sous surveillance. Comme l'a expliqué un représentant de la société civile, Bruno Hyacinthe Gbiegba au micro de RFI « Les Russes ayant un certain ascendant sur nos autorités, sont en train de vouloir imposer le même comportement à toutes les associations en République centrafricaine, faire des rapports à l'Etat.» Pour cet avocat, il s'agit d'une texte particulièrement nocif : « Chaque fois que vous recevrez un financement de l'extérieur, automatiquement, on vous considérera comme un espion...»
Photo : le parlement à Bangui (DR)