Assad, la Syrie, l'ONU et la France
Le monde doit se contenter de la promesse
de M. Assad. Qui ne présente aucune garantie ou pour le dire clairement, qui ne
vaut pas grand chose. En négociant avec Koffi Annan il a gagné du temps, mis à
profit pour tenter de réduire la rébellion.
Si par hasard, il
la respectait, les opérations militaires du régime devraient cesser d'ici au 10
avril. M. Assad pourrait alors tenter de "valoriser" son engagement.
Mais pour l'heure, il fait le "forcing" : 110 personnes auraient
été tuées aujourd'hui dans le pays. L'Observatoire syrien des droits de
l'homme estime à 10.000 le nombre de victimes depuis le début des violences.
L'ONU attend
donc, son secrétaire général n'a que les mots pour contre-attaquer
("violation des droits de l'ONU"), le conseil de sécurité adopte
enfin des résolutions mais Assad détient les cartes. La France elle, s'apprête
à voter pour son futur président sans enthousiasme et emballement, et la Syrie
est bien lointaine... Quid du monde intellectuel national parfois
prompt à se mobiliser ? Pourtant, la France du XXème siècle n'a-t-elle pas
tourné une page de l'histoire de ce pays ?
L'ambassadeur des
Etats-Unis à Damas, Richard Ford, lui vient de publier sur sa
page Facebook des photos satellites montrant des pièces
d'artillerie pointées sur des zones d'habitation. Les images témoignent en
outre de mouvements de troupes.
Près de 750
Syriens seraient arrivés en Turquie ces dernières 24 h. Ankara estime à 25.000
le nombre de réfugiés syriens, à avoir trouvé refuge sur son territoire.
La semaine dernière, précise le journal libanais l'Orient le
jour, la Turquie a accueilli en 36 heures un nombre record de 2.800
personnes qui fuyaient les attaques des hélicoptères de l'armée. Fin mars,
l'ONU estimait que plus d'un million de Syriens avaient besoin d'une aide
humanitaire.
Pour
le quotidien ce conflit exacerbe les tensions confessionnelles au
Moyen-Orient.
L'analyste
irakien Ibrahim al-Soumaidaï constate une crispation entre le "croissant
chiite" (Iran, Irak, Syrie et une partie du Liban) et des "pays comme
l'Arabie et le Qatar" dirigés par des wahhabites prônant une
interprétation stricte de l'islam et considérant les chiites comme
hérétiques. L'Arabie saoudite
et le Qatar souhaitent armer les rebelles alors que des pays à majorité chiite
comme l'Irak y sont opposés et refusent d'appeler au départ de M. Assad.