Histoire de Camerone, Philippe Rosenpick
Le dernier café de Dien-Bien-Phu
par Philippe Rosenpick, avocat
Dans nos vies d'hommes d'affaires tendues vers la réussite
individuelle, le 30 avril, le rappel du sacrifice des légionnaires
permet de se ressourcer, de retrouver l'énergie en se disant que l'on est finalement pas seul à donner de l'importance à ces mots :
solidarité, fierté et courage, sacrifice, humilité, le sens de la parole
donnée...dans un monde sans parole qui va vers je ne sais où comme un
poulet sans tête.
Je me souviens particulièrement d'un 30 avril de pluie. Réveil à 4 h du matin, dehors il fait noir et il pleut tristement. Une pluie épaisse et hostile qui repousse vers le lit..mais c'est Camerone. Je me dis qu'il faut être un peu fou pour aller faire quatre heures de Transall pour assister à un défilé sous la pluie. Je me dis aussi que les légionnaires ne vont pas tarder à se lever pour se préparer et se mettre en place, indifférents eux à cette pluie qu'ils ignoreront, tête haute et fiers en ce jour de fête qui commémore le sens du devoir.
5h du matin, j'arrive à Villacoublay. Je vois le Transall en bout de piste qui semble greloter de froid et je me demande si le "fer à repasser" sait voler sous cette pluie. Militaires et civils arrivent au compte goutte, trempés, heureux... Retrouvailles, échanges, un petit "noir" au bar, un petit côté fin du monde...je me dis qu'il faut être fou pour sortir de son lit douillet et aller monter dans cet avion...oui, fou de reconnaissance, de joie et de fierté. Pour la Légion et ses légionnaires.Je pense aux derniers vols pour Dien-Bien-Phu et au dernier café que ces gars ont bu avant d'embarquer, sereins...Ce soir, moi, je serai de retour !".
Je me souviens particulièrement d'un 30 avril de pluie. Réveil à 4 h du matin, dehors il fait noir et il pleut tristement. Une pluie épaisse et hostile qui repousse vers le lit..mais c'est Camerone. Je me dis qu'il faut être un peu fou pour aller faire quatre heures de Transall pour assister à un défilé sous la pluie. Je me dis aussi que les légionnaires ne vont pas tarder à se lever pour se préparer et se mettre en place, indifférents eux à cette pluie qu'ils ignoreront, tête haute et fiers en ce jour de fête qui commémore le sens du devoir.
5h du matin, j'arrive à Villacoublay. Je vois le Transall en bout de piste qui semble greloter de froid et je me demande si le "fer à repasser" sait voler sous cette pluie. Militaires et civils arrivent au compte goutte, trempés, heureux... Retrouvailles, échanges, un petit "noir" au bar, un petit côté fin du monde...je me dis qu'il faut être fou pour sortir de son lit douillet et aller monter dans cet avion...oui, fou de reconnaissance, de joie et de fierté. Pour la Légion et ses légionnaires.Je pense aux derniers vols pour Dien-Bien-Phu et au dernier café que ces gars ont bu avant d'embarquer, sereins...Ce soir, moi, je serai de retour !".