Camerone 2012, Hubert Germain : "Je boucle l'affaire"
1ère DFL
Comment avez-vous accueilli cette proposition de la
Légion étrangère de vous proposer de porter la main du capitaine Danjou ?
Pour un ancien légionnaire,
c’est le plus grand des honneurs. Le sacrifice du capitaine Danjou et de ses
hommes définit le caractère de la Légion. Camerone en 1863, c’est une
grande flamme. Mais, vous le savez, une flamme s’apaise. Ce qui est important,
ce sont les braises. De génération en génération, elles sont toujours aussi
ardentes. Je m’apprête, le 30 avril, à
vivre un intense moment. Je suis entré à la Légion, j’avais vingt et un ans.
J’en ai quatre vingt douze. Je « boucle donc l’affaire ». Et la
Légion m’a accompagné toute ma vie…
Je vous sens déjà ému...
En 2012, nous commémorons le soixante dixième anniversaire de Bir-Hakeim. Je
suis le dernier officier vivant de mon régiment, la 13ème DBLE, à y
avoir participé. J’ai derrière moi, « l’armée des ombres ». Tellement
de figures m’apparaissent et m’apparaitront lorsque je porterais la main du
capitaine Danjou…Des visages d’hommes qui m’ont influencé. Cela me
chamboule ! Je suis la dernière voix à pouvoir en parler. Mais cet honneur
m’appartient-il ?
Chaque fois que je vous rencontre, vous utilisez le langage de la tendresse pour parler de la Légion...
La Légion, je l’ai
désirée ! En y entrant, je m’imposais une obligation de résultats. A vingt
et un ans, je suis dans le désert de Libye. J’ai ensuite participé à tous les
combats de la Seconde Guerre mondiale menés par mon unité. Jusqu’au Rhin. Je
n’ai pas eu de jeunesse. Mais grâce à la Légion, je suis devenu un homme !
Et à quatre vingt douze ans ?
R Je vis avec un passé qui
m’appartient. Quel intérêt d’en parler ? Je retiens ceci : j’ai été
fidèle à mon destin ! Aujourd’hui, je suis
moralement déçu de ce qu’est devenu mon pays. Mais je n’ai plus rien à dire.
C’est à la génération, qui a dix huit-vingt ans, de se manifester….
un grand homme...
RépondreSupprimer