Une vie
C'est
une photo qui a marqué son existence ! Il n'est pourtant pas homme à s'épancher
sur les flots de sa vie. Peu de gens connaissent les dimensions de son
parcours. Non, Jean Tranape, dernier survivant du bataillon du Pacifique, est
tout en retenue. Ce n'est pas à quatre vingt treize ans qu'il va se raviser.
Cette
photo a été prise le 30 juin 1944 en Italie. On y observe deux personnages. Le
général de Gaulle et lui (à droite). Lui, le jeune calédonien, reçoit la croix
de la Libération épinglée par le chef de la France Libre. Ce
cliché, Jean Tranape l'a remis symboliquement, hier soir, à la ville de
Rueil-Malmaison (92) où il réside et à son maire Patrick Ollier (UMP),
successeur d'un autre Compagnon de la Libération, Jacques Baumel.
Deux autres Compagnons
étaient présents : Louis Cortot, le plus jeune des vingt huit encore en vie (
quatre vingt sept ans) et Fred Moore, chancelier de l'ordre.
Jean
Tranape est né le 3 décembre 1918 à Nouméa. Volontaire, il est incorporé
après le ralliement de Tahiti, le 2 septembre 1940, le Bataillon du Pacifique.
Jean Tranape arrive au Moyen-Orient en juillet 1941 avec son unité et participe
à toutes les actions du bataillon. En juin 1942, après Bir-Hakeim où il est
cité à l'ordre de l'Armée, il est intégré au Bataillon d'infanterie de marine
et du Pacifique nouvellement créé. Il prend part aux campagnes de Libye, de
Tripolitaine et de Tunisie. En avril 1944, il part pour la campagne d'Italie où
il est blessé par éclats de grenade dans la région de Girofano. Le 30 juin, il
est décoré de la Croix de la Libération
par le général de Gaulle. Il débarque en Provence en août, prend part à la
libération de Toulon au cours de laquelle il est de nouveau blessé par balle,
le 21 août. Il est évacué en Afrique du Nord. Il ne rejoindra les rescapés de
son bataillon que le 26 décembre. Il termine la guerre avec le grade de
sergent-chef. Démobilisé en juillet 1946,il reprend son métier de
dessinateur industriel. Jean Tranape est nommé membre du Conseil de l'ordre de
la Libération par décret du 19 août 1958. Il est commandeur de la Légion d’honneur.
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