Bonjour Franck Boivert
Le journalisme est suiviste et moutonnier. Ce sont les mêmes
visages d’invités, d’experts qui se succèdent sur les plateaux de télévision,
les studios de radio, les pages des journaux et des magazines. Face à ce constat,
les décideurs répondent fatalistes : nous en sommes conscients mais nos
téléspectateurs, auditeurs, lecteurs sont au rendez-vous. J’ai toujours
milité pour que le journaliste soit un découvreur de talents, d'anonymes. Comme a
pu l’être Jacques Chancel lorsqu’il animait sur France-Inter Radioscopie, à partir de 1968.
Ce matin, je suis satisfait parce que je vais vous parler d’un
inconnu qui réussit sa vie aux antipodes. C’est, d’ailleurs, mon confrère Patrick
Antoine Decloitre, qui réside à Suva (Fidji) qui m’a permis de le découvrir.
Franck Boivert, catalan, a toujours joué au rugby. Ce qui
peut apparaître à beaucoup comme une évidence. Avant la professionnalisation,
il évolue avec l’équipe première de Perpignan, parmi l’élite. Etudiant à
Sciences-po Aix, ses copains le désignent « naturellement »…entraineur.
Le jeune homme est perfectionniste, alors il passe ses diplômes de technicien. Sur le plan des études, une fois la maîtrise obtenue, il envisage d’aller jusqu’au doctorat mais les amis et la passion de son sport l’envoient
à Los Angeles entrainer. Il raconte (sur le site de l’ambassade de France aux
Fidji) ce qui ne devait être qu’une parenthèse :
Après, UCLA, le club
de l’université, m’a embauché. Ensuite je suis allé à Aspen, dans le Colorado,
et puis à San Francisco, pour entrainer un club qui à l’époque était très
célèbre, « les Bats de San Francisco »… C’était une espèce de
« collection » de joueurs internationaux, de partout dans le monde.
Ils m’ont embauché comme entraineur en chef, et après, Stanford University m’a
recruté. J’y suis resté pendant 18 ans.
De 1997 à 2003, il découvre une première fois Fidji, par le
biais des autorités françaises, où il mène un programme de développement du
rugby à l’université. Ensuite, il reste sur le territoire et devient directeur
technique de la fédération pendant deux ans. Enfin, poursuit-il, j’ai été
embauché par l’International Rugby Board pour être conseiller technique auprès
des petites nations du Pacifique Sud.
L’ avenir à court terme de Franck Boivert s’inscrit
toujours dans le Pacifique Il
s’apprête, en effet, à devenir le sélectionneur de l’équipe
nationale de Fidji.