Le statut d'otage
Otages d'Ouvéa dont on parle beaucoup cette semaine, otages du Yémen libérés ces dernières heures, journalistes otages.
Le 4 mai 1988, les trois derniers Français retenus au Liban, Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann sont libérés. Les deux premiers, diplomates ont été enlevés à Beyrouth le 22 mars 1985. Deux mois plus tard, c'est au tour du journaliste d'être kidnappé avec le chercheur Michel Seurat (dont la mort sera annoncée le 5 mars 1986). Il y a quelques années, nous réfléchissions avec Jean-Paul Kauffmann sur le "statut" d'otage. Il dit : J'ai vite appris après ma libération qu'on peut être libre sans être délivré. La nuance est d'importance. Cette liberté que tout captif ne cesse d'imaginer dans sa prison et qui se réalise ne signifie pas qu'il est soudain exempté de tous les tourments qu'il a subis. A plus forte raison quand il appartient à une profession, le journalisme, qui ne révère que l'instant et l'immédiateté. Le temps, qui est l'épreuve suprême pour le captif, ne finit pas de se venger une fois qu'il est libre ...).
J'ignore si dans les geôles libanaises, j'ai appris la patience, mais j'ai perdu l'impatience. Cette épreuve a probablement tué le journaliste. A-t-elle ressuscité l'homme ?
Le 4 mai 1988, les trois derniers Français retenus au Liban, Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann sont libérés. Les deux premiers, diplomates ont été enlevés à Beyrouth le 22 mars 1985. Deux mois plus tard, c'est au tour du journaliste d'être kidnappé avec le chercheur Michel Seurat (dont la mort sera annoncée le 5 mars 1986). Il y a quelques années, nous réfléchissions avec Jean-Paul Kauffmann sur le "statut" d'otage. Il dit : J'ai vite appris après ma libération qu'on peut être libre sans être délivré. La nuance est d'importance. Cette liberté que tout captif ne cesse d'imaginer dans sa prison et qui se réalise ne signifie pas qu'il est soudain exempté de tous les tourments qu'il a subis. A plus forte raison quand il appartient à une profession, le journalisme, qui ne révère que l'instant et l'immédiateté. Le temps, qui est l'épreuve suprême pour le captif, ne finit pas de se venger une fois qu'il est libre ...).
J'ignore si dans les geôles libanaises, j'ai appris la patience, mais j'ai perdu l'impatience. Cette épreuve a probablement tué le journaliste. A-t-elle ressuscité l'homme ?