1988, le contexte


Une stagnation politique sévissait sur le Caillou (nom donné au territoire) depuis 1945. La Calédonie avait très tôt choisi la France libre et ce ralliement créait des perspectives, notamment celle de faire cesser au plus vite deux types de citoyenneté. Éliminer cette « anomalie » devenait indispensable, mais ce ne furent que de petits pas succédant aux déclarations d’intention. En la circonstance, il fallait donner du temps au temps... Au retour des volontaires du bataillon du Pacifique, le rendez-vous que la Polynésie (ex-Établissements français de l’Océanie) et la Nouvelle-Calédonie méritaient avec l’histoire n’eut pas lieu.
Au début des années 80, le sang coule. En 1981, Pierre Declercq, secrétaire général de l'union calédonienne est abattu à son domicile.
En 1983, deux gendarmes mobiles sont tués et six autres blessés. En 1984, Yves Tual, 17 ans est tué. Le haut-commissaire nommé, Edgard Pisani, décrète l'état d'urgence.
Cette même année, le 18 novembre, le coup de hache porté par Éloi Machoro (Union calédonienne) sur une urne, lors des élections territoriales  fit le tour de la terre. Le 11 janvier suivant c'est celui-ci qui sera tué.
Et puis, il y a, en 1987,  l’acquittement de sept Caldoches accusés d’avoir tué dix Canaques, le 5 décembre 1984. Parmi ces dix victimes figuraient deux frères de Jean-Marie Tjibaou.
Tous les éléments constitutifs d’un drame étaient réunis. 

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