1924-2024, les polémiques, une constante française



« Welcome » titre en première page L’intransigeant le 3 juillet 1924. L’arrivée de paquebots sur les côtes françaises se multiplie à partir du printemps. Les Jeux olympiques se dérouleront, en effet, dans la capitale française du 5 au 27 juillet. Pour le quotidien Paris-Soir la France devra être à la hauteur : « Il y a un défi de l’excellent accueil des Anglais, Américains, Suisses, Australiens, Italiens... ».

Situation complexe avant mes JO
Pourtant les mois précédant la VIIIe Olympiade, le Comité olympique français est miné par les dissensions. Ainsi Jules Rimet, également président de la FIFA, démissionne.
Six ans après la fin de la Première Guerre mondiale nombreux sont également les adversaires à la présence d’une délégation allemande que le baron de Coubertin souhaite voir concourir. Le journal Le Siècle est vent debout : « Il faut qu’il soit français avant d’être président d’une structure internationaliste ». Il s’agit du Comité International Olympique. D’autres, présentent Coubertin comme le « président de la République des sports ».

Au pays des polémiques
Une autre question revient sans cesse : « Serons-nous prêts ? ». En effet, beaucoup considèrent faible le niveau de nos athlètes. Au classement final, la France finira 6e avec 38 médailles dont 13 en or. Autre reproche : le prix des places est trop élevé.
Un office spécial du logement est créé. On recherche 200.000 chambres pour les visiteurs étrangers. L’historien Yvan Gastaud explique que « les prix grimpent dangereusement : une lettre de l’Union nationale des combattants (UNC) à travers son président Charles Bertrand, député de la Seine et Garde des sceaux, évalue avec inquiétude la situation des Jeux qui pourrait nuire aux anciens combattants risquant, eux aussi, d’être congédiés par des propriétaires aveuglés par l’appât du gain. Il s’agit d'éviter surtout la mise à la rue de ceux qui se sont battus pour la France ».

Les dollars olympiques

La presse évoque aussi les « dollars olympiques » que laisseront ces visiteurs, en particulier ceux venus d’Outre-Atlantique. Mais les journaux dénoncent aussi la venue de ce public arrivé de l’extérieur du pays : « il faut protéger les Parisiens en taxant ces étrangers » écrit le directeur de La Presse. De son côté, Le Petit bleu de Paris estime que ces « Jeux sont indésirables ». Le Siècle parle d’une « France devenue auberge du monde ». Yvan Gastaud raconte les aventures arrivées à une famille américaine : « Les Harrisson, arrivant du Havre en provenance des États-Unis en vue d’assister aux Jeux. Après plusieurs jours de déconvenues (guides malintentionnés, taxis arrogants, transports publics défaillants), ils errent dans Paris pour trouver un hôtel « borgne » où ils passent la nuit. En route pour le stade le lendemain, ce projet s’avère d’une grande complexité. De retour dans leur hôtel, épuisés, ils apprennent que le prix est multiplié par trois vu qu’ils sont Américains : finalement la famille repart au États-Unis dégoûtée, avant même le début des Jeux ».

C’était il y a 100 ans et ces Jeux de Paris furent pourtant un succès. Evoquant les polémiques à un siècle de distance, une passionné de sport me disait récemment « c'est du copier-coller ».
Source : Retronews
Affiche : Archives de Paris

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