Nouvelle-Calédonie : et maintenant ?

 


En Calédonie, comme en métropole à l’issue de ce deuxième tour des élections législatives se pose une question : et maintenant ? Ce lundi matin, ici à Paris, nous nous retrouvons comme l’équipe de France de football en cet Euro 2024 : on gagne sans marquer. La dissolution de l’assemblée nationale a généré autant de problèmes que de solutions. Et cela est une version optimiste.

Enseignements
Si sur le Caillou, voir un député indépendantiste et un « loyaliste » siéger au Palais-Bourbon paraît correspondre à la photographie politique de l’archipel, le résultat de cette double consultation ne fournit pas de solutions immédiates.
Chez les anti-indépendantistes, les lignes de fracture sont, une nouvelle fois apparues lorsque le député sortant de la deuxième circonscription a choisi de se réfugier dans la première dont le représentant à l’Assemblée appartenait au même camp, mais dans une version plus modérée. Bien en a pris a M. Metzdorf qui a été élu hier. Cette élection marque, une nouvelle fois, le fléchissement de la troisième voie (centriste). Chez les indépendantistes, ce scrutin ouvert à tous a montré que la mobilisation peut payer.

Le silence
Ces législatives laissent-t-elles de l’espoir de sortir de ces très violentes turbulences qui touchent depuis la mi-mai ce territoire du Pacifique Sud ?
Le silence des acteurs principaux des deux camps ces dernières semaines est éloquent. Durant ces dernières années, les déclarations des uns et des autres (et celles de leurs relais) n’ont pas contribué à « calmer le jeu ». C’est un euphémisme. Je soulignais dans un post récent que la discrétion des chefs historiques du FLNK n’était pas sans rappeler celle manifestée par leurs prédécesseurs en 1988 après l’attaque de la brigade de gendarmerie de Fayaoué et avant l’assaut de la grotte de Gosannah par les forces de l’ordre.
En métropole durant cette campagne des législatives, le président de la République lui aussi a été silencieux. Même attitude donc (globalement) pour les leaders en Calédonie.

Destins d’hommes et de femmes
Les électeurs calédoniens se sont déplacés en nombre ces deux derniers dimanche car ils ont pu le faire. En métropole, on pourrait croire que la situation s’est normalisée sur le territoire. Il n’en est rien. En témoignent ces sept vols de voiture avec violence, hier, rapportés par le maire du Mont-Dore. Ou ces locaux du syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa vandalisés et incendiés. Cette nuit, une résidence de 36 appartements semble avoir été saccagée, près du Médipôle (Nouméa). "Les assaillants ayant fait sortir les habitants" rapporte une source locale.
Derrière ces émeutes, il y a des victimes, des destins d’hommes et de femmes, issus d’origines différentes. Des gens qui aspirent bon gré, mal gré à travailler, éduquer leurs enfants, vivre tout simplement. On ne mesure jamais assez combien les déclarations de différents porte-parole, ces dernières années, ont contribué à la situation de chaos que vit la Calédonie. Eux se taisent aujourd’hui. Les traumatismes de familles entières...
Les dégâts colossaux ? Tous savent, y compris chez ceux qui n’ont pas de mots assez forts pour vilipender « la France colonialiste » qu’à la fin de l’histoire, Paris ouvrira le portefeuille.

Visuel : NC la 1ere

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