Monseigneur Théas plutôt que le maréchal Pétain

 


Pour illustrer un article annonçant le 80e anniversaire de la libération de Montauban, le magazine juillet/août Ma Ville Mon Agglo édité par la mairie et le Grand Montauban, a utilisé une photo de la visite du maréchal Pétain dans la ville en novembre 1940. Ce qui est en soi étrange. A fortiori sans explication dans la légende.
Brigitte Barèges, maire de la ville tarn-et-garonnaise et députée (A droite d’Eric Ciotti), à qui il revient de donner le « bon à tirer », face aux réactions indignées de son opposition s’en tient à affirmer « sa filiation avec le général de Gaulle ». Et à attaquer le quotidien régional La Dépêche du Midi qui, le premier, a consacré un article à cette curieuse illustration photo. « Ainsi la Dépêche du Midi renoue avec sa tradition anti-gaulliste des années où René Bousquet (né à Montauban le 11 mai 1909) dirigeait ce journal (de 1960 à 1972)
» contre-attaque-t-elle sur Facebook. Mais rien sur la photo.

Pierre-Marie Théas
Puis-je suggérer une photo me semble-t-il plus pertinente pour annoncer ce 80e anniversaire (c’était le 19 août) ? Celle de Monseigneur Théas, évêque de Montauban de 1940 à 1947. L’un des très rares membres de la hiérarchie catholique française à avoir dénoncé publiquement les mesures de Vichy à l’égard des juifs. « Je fais entendre la protestation indignée de la conscience chrétienne et je proclame que tous les hommes, aryens ou non aryens, sont frères parce que créés par le même Dieu ; que les hommes, quelle que soit leur race ou leur religion ont droit au respect des individus et des Etats ». Ces lignes sont extraites d’une lettre que Mgr Théas a fait lire lors des messes, le 30 août 1942 et qui a été portée à bicyclette par sa secrétaire, aux prêtres du diocèse.

Evêque résistant

Une semaine plus tôt, c’est son ami Jules Saliège, archevêque de Toulouse qui avait fait lire un message pastoral à la tonalité similaire Et clamor Jerusalem ascendit.
Pierre-Marie Théas protégera des familles juives et agira en résistant. Arrêté le 9 juin 1944, interné à Compiègne, il sera libéré par l’armée américaine le 1er septembre suivant. Quelques jours plus tard, le général de Gaulle lui demandera d’aller au Vatican afin que le Saint-Siège reconnaisse le gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

Photo DR : Monseigneur Théas. 


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