Les raccourcis de « Libérations », le documentaire de France 2



A ce moment-là, j’ai ressenti un malaise. Lorsque, hier soir, la voix off a expliqué dans son commentaire que le libérateur de Toulouse en 1944, Serge Ravanel était communiste.
J’ai très bien connu ce Compagnon de la Libération, écrit un livre d’entretiens* avec lui pour être surpris d’une telle affirmation. Serge Ravanel, n’a jamais été membre des FTP (résistance communiste) mais du mouvement Libération-sud (des membres aux origines politiques très diverses).
Il me paraît hautement improbable, que lors de la fusion des trois principaux mouvements de Résistance, Combat, Libération-sud et Franc-Tireur sous le nom de MUR (Mouvements unis de Résistance), ce soit un communiste qui ait été nommé responsable national des Groupes Francs. Or, c’est Serge Asher qui devient alors Ravanel, qui est désigné. En outre, le général Koenig, aurait nommé Ravanel, chef régional des FFI si celui-ci était estampillé PC ?
Serge a toujours expliqué qu’il avait trouvé à Toulouse une situation (politique) compliquée. D’où la crainte chez les gaullistes, mais aussi chez d’ex-pétainistes, d’une « République rouge ». Le colonel Ravanel n’aura de cesse d’essayer d’unifier des groupes de résistants disparates.
Il raconte dans Les Valeurs de la Résistance : « On fera courir le bruit qu’il existait à Toulouse une République rouge dont j’aurais été le chef, imposant mes volontés au commissaire de la République. Mes fonctions de chef militaire m’interdisaient d’intervenir dans le domaine civil et je ne l’ai jamais fait ». Et de rappeler que Pierre Bertaux, le commissaire de la République ( non communiste,) le confirme dans son livre de souvenirs**.

*Les Valeurs de la Résistance. Entretiens avec Serge Ravanel, Henri Weill, Editions Privat, 2004.
**La Libération de Toulouse et sa région, Hachette, 
Photo : DR

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