Mali, un revers élevé pour la Russie
C’est certainement la plus lourde défaite subie par les mercenaires russes en Afrique. Fin juillet dans la région de Tinzaouatène (nord du Mali), les rebelles du « Cadre Stratégique Permanent » (CSP), rattachés aux séparatistes Touaregs de l’Azawad, ont conduit une embuscade contre une colonne composée de mercenaire (vraisemblablement de Wagner) et de soldats des FAMa. Cette dernière aurait, selon les différentes sources, conduit à la mort de 50 à 80 mercenaires russes et de plusieurs soldats maliens.
Deux responsables russes tuésLe site abamako.com parle lui de 84 membres de Wagner et 47 soldats maliens tués, « tandis que plusieurs corps "calcinés" auraient été retrouvés dans des véhicules blindés et des camions de transport des troupes ». Des images ont circulé sur les réseaux sociaux.
Les combats auraient eu lieu entre le 22 et le 28 juillet. Les mercenaires russes auraient perdu deux pièces importantes de leur dispositif, morts au combat : Serguei Chevtchenko, commandant de la colonne Wagner et Nikita Fedianine, administrateur de la chaîne de propagande russe Telegram Grey Zone. Des combattants auraient, également, été faits prisonniers.
Un nouveau revers pour le Kremlin
Moscou minimise ces pertes. Par l’intermédiaire du journal Lenta.ru, Moscou poursuit sa rhétorique et impute l’embuscade aux Occidentaux. L’oligarque et député, Alexei Chepa, inscrit sur la liste des sanctions de l’UE, a déclaré que « Les Touaregs islamistes ayant attaqué les soldats de la PMC Wagner au Mali son soutenus et supervisés par la France et les Etats-Unis ».
Ce revers s’ajoute à d’autres préalablement essuyés. Il témoigne de l’incapacité de la présence militaire russe au Mali (et au Burkina Faso) à assister les juntes dans leur lutte contre l’insécurité et la recherche d’une certaine stabilité. Qui est pourtant le premier objectif de leur présence dans la région.
En outre, le Kremlin a averti ses ressortissants (dans un message effacé depuis) des risques relatifs aux tensions internes et aux incursions terroristes auxquels ils s’exposeraient s’ils s’y rendaient. Cet avertissement reflète une reconnaissance de la gravité de la situation sécuritaire dans ces pays, et met en évidence le manque d’efficacité des sociétés militaires privées russes qui y sont déployées.
