Connaissez-vous Pierre Lewden ?

 

« Un pygmée s'attaquant à quelque inouïe besogne ! ». Le journaliste qui effectue le portrait de Pierre Lewden présente ainsi son « client » dans le journal Comoedia, du 27 octobre 1922. Qu’à donc fait ce jeune homme de 21 ans pour que la presse s’intéresse à lui ?

Explosivité

L’historien Frédéric Cépède fournit une partie de la réponse : « Premier aux championnats de France en 1920, septième aux Jeux olympiques d'Anvers, il fascine les spectateurs comme les commentateurs par la manière dont il surmonte le handicap de sa taille ». En effet, ce Girondin de Libourne d’1m65 franchit 1m95 au saut en hauteur.
Rentré du front en 1918 où il a passé quelques mois, il rejoint le Bataillon de Joinville. « Sa technique, le ciseau avec retournement intérieur, son explosivité et son agressivité en compétition, lui permettent de franchir des barres de plus en plus hautes » explique Frédéric Cépède.

1924

Aux Jeux Olympiques de Paris, il y a un siècle, Pierre Lewden remporte une des deux seules médailles individuelles (en bronze) avec un saut à 1m92. Ce qui est impensable aujourd’hui, le matin de la finale, il travaillait ; son employeur ne lui ayant accordé aucun aménagement de son emploi du temps. Devenu journaliste, le lieutenant de réserve Lewden est mobilisé pendant la « drôle de guerre ». Fait prisonnier en juin 40, il passera la totalité de celle-ci dans un oflag.

Sportif oublié
Rentré à Paris, il reprendra sa carrière de reporteur sportif. « Nul doute qu'il a observé et analysé la technique du rouleau dorsal popularisée par Dick Fosbury qui, en 1968, s'impose aux JO avec un saut à 2,24 m. Le champion américain d'1m93 s'élève de 29 cm au-dessus de sa taille, soit un petit centimètre de plus que Lewden ! Ce qui, sans minimiser son exploit, donne toute la mesure de celui du champion français » précise l’historien F. Cépède. 
Pierre Lewden est mort en 1989. Il y a quelques semaines, à l’occasion des 100 ans des JO de Paris où il avait excellé, ses très nombreux descendants se sont retrouvés en Côte d’Or. Département où repose ce sportif oublié.

Source : Retronews, France 3
Photo : Gallica-BnF

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